Vous oubliez systématiquement les choses que vous apprenez, ou vous avez du mal à les retenir ? Vous pensez avoir une mauvaise mémoire ?
Je vous rassure tout de suite, oublier n’a rien d’anormal, c’est même un phénomène utile ! Si si, je vous assure (lisez cet article si vous voulez vous en convaincre). Cela dit, vous aimeriez quand même booster votre mémoire, car, même si c’est normal, c’est quand même plutôt ennuyant.
Alors voyons voir ce que l’on peut faire pour ça.
Mémoire et répétition espacée
Dans un premier temps, si ça n’est pas déjà fait, je vous recommande de lire notre page intitulée ‘’Pourquoi oubliez-vous si vite ce que vous apprenez ?’’ dont cet article est un approfondissement.
Vous y comprendrez pourquoi vous pensez avoir une mauvaise mémoire alors qu’en fait elle est juste un peu trop sélective, et comment rendre tout ce que vous voulez appétissant à retenir pour elle.
Ce dont il est question ici, c’est donc d’approfondir un point précis : la répétition. On l’a tous déjà entendu : « la pédagogie, c’est l’art de la répétition ». C’est en partie vrai, mais la répétition seule ne saurait être un art. La répétition espacée en revanche …
Mais c’est quoi alors, la répétition espacée ? Et bien c’est très simple, comme son nom l’indique, c’est le fait de répéter les choses de manière espacée.
Et là vous vous dites « il fait un article juste pour dire ça ? C’est ça qu’il appelle un art ? ». Soyez patient, vous allez tout comprendre. Mais avant ça, vous devez comprendre comment on oublie les choses.
L’oubli est un phénomène qui a beaucoup été étudié ces dernières décennies. Bien sûr, ces recherches montrent qu’il est normal d’oublier mais surtout que la vitesse avec laquelle on oublie quelque chose que l’on ne travaille pas est assez impressionnante.
Le graphique ci-dessous illustre bien ce phénomène :
La courbe du bas, aussi appelée courbe de l’oubli, ou encore courbe d’Ebbinghaus, du nom de son inventeur, montre le pourcentage d’information retenu en fonction du temps si on n’utilise pas cette information et qu’on ne nous la rappelle pas.
La courbe du haut, en revanche, montre ce pourcentage lorsqu’on a un simple rappel au moment où l’on s’apprête à entamer la partie la plus pentue de la courbe de l’oubli (la partie en exponentielle décroissante pour ceux qui connaissent).
On voit que la différence est saisissante, et ce, je le redis, juste avec un simple rappel au moment opportun. L’avantage du progresseur sur le professeur ici, c’est qu’il sait utiliser cette connaissance pour éviter à son élève d’oublier.
Pourquoi l’utiliser ?
L’enseignement classique fonctionne en chapitres. Lorsqu’un chapitre est terminé, on est testé dessus via un contrôle puis on en entend plus parler jusqu’à l’examen. Or, vu le graphique ci-dessus, c’est le meilleur moyen pour avoir oublié 80% des infos le jour J.
Donc le progresseur, armé de cette connaissance, va régulièrement inclure des rappels des chapitres précédents lorsqu’il travaille avec son élève. Les matières scientifiques s’y prêtent à merveille car on peut se servir d’une notion d’un chapitre précédent pour résoudre un exercice du chapitre en cours et inversement.
Et c’est le fait de savoir quand il est opportun de revenir sur une notion passée qui est un art, c’est ça qui permet de tirer toute la puissance de cette technique.
En effet, si le rappel intervient trop tardivement, il faudra beaucoup plus de temps pour se remémorer la chose en question, il faudra probablement y dédier plusieurs séances. En revanche, s’il intervient avant d’en avoir trop oublié, une simple piqure de rappel et le cerveau renforcera cette notion dans votre mémoire.
Par ailleurs, vous remarquerez que, plus on avance dans le nombre de rappel, moins on oublie vite. Dans notre exemple : 10 minutes pour le premier, 1 jour pour le second, 1 semaine pour le suivant, ensuite 1 mois, 1 an, etc.
Sans utiliser cette technique, vous arriverez avant l’examen avec plusieurs chapitres à reprendre quasiment à 0 car vous n’en aurez plus entendu parler depuis plusieurs semaines voire plusieurs mois. Tout ou presque sera à refaire ! Quel gâchis de temps et d’énergie…
Alors que si vous utilisez la répétition espacée, vous apprendrez plus vite et plus durablement.
Comment l’utiliser ?
Bien sûr, il n’est pas facile d’utiliser la répétition espacée seul, car il faudrait se rappeler l’information à soi-même alors qu’on est justement en train de l’oublier, c’est un peu paradoxal.
Cependant, il existe plusieurs méthodes qui peuvent aider. Parmi elles, créer des flash cards. Ces petites cartes contiennent une information condensée, pas détaillée, une simple formule sans son explication par exemple, ou une notion avec une définition en 3 mots. En les regardant régulièrement, vous casserez la courbe de l’oubli.
En fait, vous augmenterez votre ‘’mind awareness’’ de ces notions, c’est-à-dire qu’elles seront toujours quelque part dans votre tête, et que, le jour où vous entendrez parler du chapitre qui les contient, elles seront rapidement disponibles.
La publicité fonctionne également sur ce principe. J’entends souvent des gens se demander pourquoi Coca-Cola ou McDonald’s continuent à faire de la publicité alors qu’ils sont extrêmement connus. En réalité, ils augmentent ainsi votre mind awareness de leur marque. Comme ça, la prochaine fois qu’on vous demandera quelle boisson vous voulez, la première qui vous viendra à l’esprit sera le Coca.
Il existe des outils permettant de créer des flash cards facilement. Certains logiciels sont même dotés d’une intelligence artificielle qui analyse votre tendance à l’oubli et vous propose les flash cards des choses que vous êtes le plus susceptibles d’oublier au bon moment.
Un Progresseur pourra, en plus de pratiquer la répétition espacée de manière intelligente, vous aider à construire des flash cards ou vous guider vers le choix d’un logiciel adapté.
Vous souhaitez tester nos méthodes ? Cliquez ici.